Que dit Squid Game du monde de l’entreprise ?
Phénomène planétaire de l’année 2021, la série sud-coréenne soulève de nombreuses questions sociétales. Si le plus gros succès de Netflix traite des fortes inégalités sociales de la Corée du Sud et critique très clairement le capitalisme, il parle aussi des dérives d’un monde du travail violent.
En effet, il y a le diplômé de grande école (un cruel stratège), l’absence de travail, le harcèlement, l’obsession de l’argent, le manque de compassion, l’égoïsme, la tromperie, la confiance, la chance, la place des femmes, des étrangers, des handicapés et bien sûr des personnes âgées en entreprise.
Du diplômé au vieil homme : chacun doit trouver sa place !
Chez Furet Company, nous sommes spécialistes de la gamification en entreprise alors on a pris notre loupe pour regarder la série d’un peu plus près.
Nous nous sommes donc amusés à analyser les rapprochements que nous pouvions faire entre les jeux présentés dans la série et le monde de l’entreprise. Bien sûr, Squid Game présente une vision dystopique très sombre qui décrit plus les dérives et les peurs du monde de l’entreprise ; un monde régit par la compétition. Les jeux de la série invoquent la loi du plus fort et rappellent ceux des amphithéâtres romains, où le gagnant d’un grand jeu remporte tout et où la tromperie et la violence sont monnaie courante
La série est très noire : le gagnant est celui qui s’enrichit au dépend des autres joueurs.
Malheureusement, dans la fiction, il n’y a ni Welcom’App, ni Life@work, ni Diversity’Scan, ni Quiz Master… On troquerait bien nos jeux positifs et bienveillants contre les jeux sanglants où les participants misent leur vie… mais la fiction sert bien sûr de fonction cathartique aux spectateurs !
Squid Game raconte-t-il les peurs de la vie en entreprise ?
Comme vous le savez, Squid Game est centré sur une série de jeux d’enfants inoffensifs à la base mais qui, dans la série, deviennent mortels. Nous avons choisi de reprendre chaque jeu et de leur donner une signification sur le monde de l’entreprise.
Heureusement en entreprise, la lutte n’est pas sanglante.
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Le jeu Pog : Recrutez bien !
Avant même que les joueurs de Squid Game ne parviennent à l’île secrète où se déroule la compétition, ils sont d’abord testés par un recruteur de l’organisation.
Dans la série tout le monde, excepté les joueurs portent un masque. Des soldats aux dirigeants en passant par les VIP (aux masques d’animaux), personne ne dévoile son identité. Par contre, le premier personnage à entrer en contact avec les joueurs potentiels ne cache pas son visage. Son identité est découverte, il est souriant et porte un costume pour inspirer confiance.
Dans la série, le recruteur est un fin tacticien, un redoutable manipulateur.
Il recrute des personnes qui se ressemblent toutes : des personnes lourdement endettées afin d’exploiter leur désespoir en leur promettant une récompense pour avoir joué à un simple jeu.
Le jeu traditionnel coréen du « ddakji », également popularisé des années 1990 sous le nom de « Pog » a pour but de retourner la tuile de l’adversaire sur le sol en la frappant avec sa propre tuile.
Le recruteur de Squid Game agit comme s’il était sur un pied d’égalité mais transporte en réalité son propre jeu de pièces (est-ce le même poids ?). Il est plus compétent, mieux préparé et peut gifler à chaque fois qu’il perd sa future recrue, poussée à bout.
Un bon recrutement commence par un bon recruteur !
Dans la série, on voit que le recruteur n’a pas laissé de chance au hasard en sollicitant les futurs potentiels joueurs. Par un processus de sélection poussé à l’extrême il s’assure de sélectionner des vainqueurs. En poussant les candidats dans leurs retranchements il exploite leurs failles afin de s’assurer qu’il tient le bon joueur.
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1, 2, 3 soleil : Soyez agile et productif
Un des enseignements de la série est d’être flexible pour s’adapter à chaque épreuve. Dans le jeu 1, 2, 3 soleil, aller vite n’est pas important, aller de l’avant en revanche est … vital ! Il faut marquer des temps d’arrêt, réfléchir, réévaluer la situation et avancer avec un plan.
Comme dans le monde du travail, tout le monde ne va pas à la même vitesse. Certains s’adaptent rapidement et se rendent compte que se tenir derrière un autre joueur pour empêcher la poupée de détecter le moindre mouvement. D’autres sont plus longs au démarrage mais avec un peu d’agilité parviennent à atteindre la ligne d’arrivée.
Le thème du contrôle est omniprésent.
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Jeu du biscuit au sucre : Osez défier les méthodes conventionnelles
Dans le jeu du biscuit au sucre, les maîtres du jeu ont fourni une aiguille pour tailler une forme sans briser le gâteau. Plus la forme est complexe, plus il est difficile de la tailler. Seong Gi-hun finit par obtenir la forme du parapluie, qui est la plus difficile à sculpter. Alors qu’il se pense condamné, il reste patient et finit par trouver une solution intelligente, tandis que d’autres se précipitent et brisent leurs formes.
La patience du héros lui sauve la vie.
Si la patience ne semble pas faire bon ménage avec le monde de l’entreprise qui pousse à la course, c’est une vertu importante pour tous les salariés.
Il faut parfois s’armer de beaucoup de patience, accepter de transpirer abondamment mais ne pas trembler sous la pression ! L’enseignement du jeu du bonbon en sucre solidifié est que pour survivre, il faut sortir des sentiers battus.
Parfois, les salariés se sentent frustrés par le temps qu’ils mettent à faire une tâche… la prochaine fois que ce sentiment surgit, jetez un œil au protagoniste de Squid Game pour vous inspirer !
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Tir à la corde : Ecoutez les conseils des experts
Avoir une bonne stratégie donne de la force ! La bonne équipe se compose de membres qui se complètent les uns les autres. Dans le jeu de tir à la corde, l’équipe du héros s’appuie sur les connaissances et l’expérience du vieil homme pour se positionner des deux côtés de la corde afin de renforcer leur emprise.
Ecouter le savoir-faire des aînés.
L’équipe de Seong Gi-hun n’est pas la plus robuste mais gagnera pourtant sur le jeu de la corde. La série nous apprend que les joueurs forts ne font pas de grandes équipes. En revanche, croire en une vision, une stratégie et croire en son équipe est la combinaison gagnante. La scène montre que la confiance va dans les deux sens dans une relation. Si vous faites confiance à votre équipe, elle vous fera confiance en retour et, à son tour, elle s’engagera davantage dans les objectifs de l’équipe. Ainsi, lorsque le chef officieux de l’équipe leur demande de faire des pas en avant au lieu de tirer sur la corde. Bien qu’ils aient exprimé leur crainte, ils ont décidé de croire en sa décision et finalement de remporter le jeu.
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Jeu de billes : Soyez empathique
La compassion et l’empathie conduisent toujours à de meilleurs résultats.
Ce « soft-skill », comme diraient nos amis anglosaxons, est une compétence de plus en plus recherchée dans le monde du travail. Cette capacité à écouter son interlocuteur instaure un climat de confiance que ce soit envers ses clients ou envers ses collaborateurs qui se sentiront non seulement écoutés, mais surtout entendus et compris.
La victoire de l’empathie face au calculateur.
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Jeu du carreau de verre : Apprenez de vos erreurs
Apprendre de ses erreurs est crucial – des siennes et de celle des autres. Ainsi, faire les mêmes erreurs peut être coûteux. Des cultures organisationnelles fortes poussent les gens à tirer le meilleur parti de leurs erreurs mais beaucoup d’entreprises n’acceptent pas le risque. En France, il est commun de dire que la peur d’échouer est le prétexte idéal pour rejeter tout changement. Pourtant, on sait que l’innovation et l’échec ne fonctionnent pas l’un sans l’autre.
Et si on remplaçait le mot « erreur » par « opportunité d’apprentissage ».
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Jeu du calamar : Travaillez vos forces autant que vos faiblesses
L’ultime épreuve de la première série oppose deux équipes : une qui attaque et une qui défend. Les attaquants se tiennent à l’extérieur de la figure du calamar dessinée au sol. Ils doivent atteindre le centre du calamar (mais sont handicapés car ils ne peuvent se déplacer que sur une jambe).
Si l’un des attaquants passe par le centre du calamar et dépasse la défense, il gagne alors la capacité de marcher librement sur deux pieds. Les défenseurs quant à eux doivent pousser les adversaires hors des limites du terrain.
C’est un jeu qui parle de ruse, de robustesse physique, de vitesse et bien sûr de handicap.
Si la réalité du monde du travail est bien sûr moins barbare que la série, la logique présentée est intéressante. En entreprise aussi, il est essentiel d’effectuer une veille concurrentielle, de comprendre ses forces et de travailler ses faiblesses. Construire une équipe polymorphique assure à l’entreprise un développement solide qui augmente ainsi ses chances de succès. Enfin, bien connaître ses process, ses méthodes et sa technologie s’avère être une force face à une concurrence féroce ou offensive.
Si vous voulez gagner sans prendre de risque et faire jouer vos collaborateurs sans qu’ils risquent leur vie :