Appli de visite ludique : quelles sont les erreurs à éviter ?
Lors de la conception d’un dispositif de médiation numérique à destination du public famille, il y a des bonnes pratiques (à lire notamment : Nos 10 préconisations pour faire une bonne appli) mais il y en a aussi des mauvaises !
Nous avons listé 5 erreurs à éviter :
1/ Une expérience trop longue
Quand une famille visite un site ça peut être assez sportif !
- Il ne faut pas que l’expérience soit trop longue (nous recommandons entre 45 min et 1h30). Pour ne pas fatiguer le visiteur ou le surprendre, veillez à annoncer au début de l’aventure la durée globale du jeu avant de commencer (et respectez-la !)
- Etudiez bien le cheminement du parcours ! Le repérage sur site permet l’étude en profondeur de la cartographie : cibler les points essentiels de la visite et maintenez un rythme (et donc l’attention du visiteur).
- N’éloignez pas trop les POI (points d’intérêt)… surtout s’il n’y a pas d’explication sur le chemin. Les familles auraient vite fait de ranger le téléphone dans la poche et de passer à autre chose.
- Evitez de repasser sur un même lieu à plusieurs reprises (sauf si on peut gagner quelque chose de différent à chaque fois).
- Pensez aussi aux commodités (parking, toilettes, poussette). Il arrive que l’aventure soit entre-coupée d’une pause repas/goûter !
Gardez en tête que les enfants ont des petites jambes
2/ Une expérience de jeu peu diversifiée
Quand le gameplay est trop simpliste ou redondant (ex : des quiz à chaque POI), le visiteur est vite lassé du peu de challenge qui lui est proposé (surtout si sa réponse, qu’elle soit bonne ou mauvaise n’impacte pas le déroulement de la visite). A ce sujet, proposez une deuxième chance au joueur (même dans un QCM, afin que le joueur ait une seconde chance de trouver la bonne réponse).
Pensez donc à utiliser tous les types de documents dont vous disposez (vidéo, audios, schémas, etc.) ou bien créez-les ! Mettre en valeur votre discours par des défis graphiques et des mécanismes en tout genre permet de maintenir et relancer l’attention tout en transmettant des informations.
Ne lassez pas les visiteurs avec la même manipulation d’écran sur chaque point d’intérêt.
3/ Des consignes peu claires …
Veillez à bien présenter la quête puis les énigmes posées au visiteur pour ne pas l’agacer ou lui faire baisser les bras. Susciter la curiosité et ne pas lui livrer trop facilement la réponse : c’est un art (lire à ce sujet Scénario & Storytelling : comment (ré)enchanter les visites ?).
Par ailleurs, gardez à l’esprit que lire sur un écran n’est pas naturel. Exception faite des tablettes de lecture et autres liseuses, le smartphone doit être utilisé à bon escient. En effet, il ne s’agit pas de reproduire les textes qui étaient autrefois affichés dans les salles de musée ou les guides papiers avant l’arrivée du matériel numérique !
Proposez des textes courts, efficaces et percutants pour éviter une posture inconfortable si elle est maintenue par une lecture trop longue.
Si vous avez du contenu à transmettre impérativement, glissez-les dans la sacoche du joueur. Ainsi, une fois l’aventure terminée, le visiteur pourra retourner dessus et y passer le temps souhaité.
Sélectionnez bien ce que vous avez à dire sur votre site !
… et des erreurs dans le jeu
Plus facile à dire qu’à faire bien sûr ! Seulement certaines erreurs sont présentes dès la création du jeu. Ainsi par exemple, les fautes d’orthographe ou les mauvaises géolocalisations de POI arrivent ! On souligne ici l’importance des tests terrain et des relectures avant de lancer le jeu !
D’autre part, n’oubliez pas que le jeu doit se maintenir dans le temps ! Et parfois… les choses évoluent (une salle de musée qui ferme, un panneau qui a disparu ou qui a été dégradé).
Dès sa conception, pensez à vous appuyer sur des éléments qui ne devraient pas être amenés à changer !
4/ Une appli trop lourde et pas ergonomique
Bien entendu, la qualité visuelle est essentielle et on a vu précédemment qu’il fallait rythmer l’aventure de vidéo, d’audio et d’image… seulement il n’y a aventure que s’il y a assez de batterie dans le smartphone.
Les visiteurs n’ont pas envie d’avoir la main qui chauffe pendant le jeu ou de consommer toute la batterie de leur téléphone pour le jeu.
Veillez donc à trouver un partenaire qui maîtrise l’autonomie et l’ergonomie. En effet, le choix des images, des boutons, du design des éléments ne doit pas être laissé au hasard. Ces éléments participent pleinement au plaisir de l’expérience et au souvenir que l’utilisateur en gardera.
L’expérience utilisateur menée en amont du développement de l’application mobile consiste à analyser les comportements des utilisateurs sur le smartphone ou la tablette pour rendre facile son utilisation. Bien plus, l’application mobile doit être accessible à tous type de profils (des plus jeunes aux séniors, sans oublier les profils handicapés).
5/ L’absence de communication
Effectivement, on l’oublie trop souvent mais le succès d’une app de visite ludique réside aussi dans son nombre de téléchargements (et aussi ses notes et avis)…
Il ne suffit pas d’avoir un bon outil, il faut aussi faire savoir qu’il existe !
Il y a toujours certaines familles qui préparent leur séjour et sont friandes d’outils numériques. Cependant, la plupart du temps, on ne va pas rechercher instinctivement sur son App Store ou son Google Play Store s’il y a une aventure liée au lieu que l’on va visiter le lendemain.
Pensez donc à communiquer par un maximum de moyen possibles. Par exemple :
- Les médias (visibilité dans les journaux, radios, TV, métro, cinéma, etc)
- Les réseaux sociaux (teaser, images, articles, jeux concours, etc.)
- La publicité sur site et à l’office de tourisme (QR Code à télécharger, affiches, kakémonos)
- La formation des agents du site (afin qu’ils puissent présenter l’aventure, inviter le public à télécharger l’application ou l’accompagner dans la démarche si besoin).
- Les lieux fréquentés par les touristes comme les hébergements, restaurants (ex : disposer des flyers dans les campings, les hôtels, boulangeries…)
On vous a parés à ce qu’il ne fallait pas faire, mais vous savez ce qu’il vous reste à faire ?